- PORTUGAIS (EMPIRE COLONIAL)
- PORTUGAIS (EMPIRE COLONIAL)L’expansion portugaise, économique et coloniale, a été décrite par l’historien Lucio de Azevedo comme une succession de cycles. Le mot doit être pris, non dans le sens de fluctuation à court terme, mais dans celui d’épanouissement d’une certaine structure économique et géographique autour d’un grand produit commercial, pendant un siècle ou un demi-siècle. Ainsi se succédèrent le cycle du bois, le cycle du sucre et le cycle de l’or et des diamants brésiliens qui ont modelé l’économie et la politique coloniales portugaises jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Mais avec l’indépendance de fait du Brésil, dès 1808, reconnue en droit en 1822 et après les négociations diplomatiques qui se terminent par la conférence de Berlin (1884-1885), le Portugal, qui avait perdu ses possessions asiatiques au XVIIIe siècle, n’a conservé que Macao.La colonisation glorieuse des Portugais s’est terminée au XVIIIe siècle. L’indépendance du Brésil a achevé de donner au Portugal d’outre-mer un visage surtout africain. Mais le Portugal n’a pas connu la révolution industrielle. Il a donc manqué des forces nécessaires pour transformer les vieilles sociétés archaïques qu’il soumettait. Ses préoccupations sont restées surtout commerciales.1. Le premier empire colonialLe cycle de l’or (1436-1520)Le XVe siècle est pour le Portugal celui du cycle de l’or.Une fois les musulmans repoussés en Afrique, les rois et les riches seigneurs et bourgeois qui les entouraient y portèrent la guerre et conquirent ainsi plusieurs ports de la côte marocaine. Les Portugais redécouvrirent Madère entre 1419 et 1425 et atteignirent les Açores en 1427. En 1436 ils découvrirent le Rio de Oro.Les îles du Cap-Vert, découvertes vers 1456, servaient de base aux Portugais; dès 1482, ils fondaient sur la côte São Jorge de Mina (appartenant aujourd’hui au Ghana), ce qui leur permit de détourner à leur profit le commerce du métal précieux. En effet, jusqu’alors les caravanes transportaient la poudre d’or à travers le Sahara; celle-ci parvenait ainsi en Afrique du Nord et servait de mode de paiement sur le marché méditerranéen, animant notamment l’économie italienne. Désormais dérouté par l’Atlantique et Lisbonne, le commerce de l’or africain modifia les courants d’échanges de l’Europe de l’Ouest.Les Portugais poursuivirent par étapes leurs investigations le long des côtes africaines, atteignant successivement le Congo (ou Zaïre), l’Angola (1482). Bartolomeu Dias franchit en 1488 le cap des Tempêtes (cap de Bonne-Espérance). Les navigateurs portugais remontèrent ensuite les côtes orientales de l’Afrique où ils découvrirent le centre du commerce arabe des épices. L’apogée du cycle de l’or se place vers 1520; mais, dès cette époque, il est en passe d’être remplacé par d’autres produits. Madère, où l’on a déboisé pour cultiver du blé, devient le grand centre producteur de sucre de canne, alors que c’est encore une denrée extrêmement rare, un luxe ou un médicament. Cependant les Açores se développent et alimentent en céréales les ports marocains qui assurent le trafic entre le royaume du Portugal et la terre africaine: Mazagão, Tanger, Ceuta. Au XVe siècle, d’autres places avaient appartenu aux Portugais puis leur avaient été reprises: Safi, Azemmour, Alcacer Ceguer, Arzila.Après le premier voyage aux Indes de Vasco da Gama (1497-1499), Alvares Cabral entreprend le deuxième et découvre, au passage, le Brésil (1500). Dès 1494, le Portugal avait obtenu de l’Espagne, par le traité de Tordesillas, que toutes les terres situées à moins de 170 lieues à l’ouest des Açores, lui reviennent de droit.Le cycle des épices (1500-1640)Dans l’océan Indien, le trafic des épices était le fait des commerçants arabes, qui avaient le monopole des échanges entre la Méditerranée orientale (Alexandrie en particulier) et Zanzibar ou les côtes de l’Inde. Assez rapidement les Portugais ruinèrent leur puissance en prenant Ormuz, l’île de Diu dans la mer d’Oman où ils triomphèrent d’une flotte levée contre eux. En 1502, ils bombardaient Calicut et s’emparaient de Malacca en 1509. La route des épices était entre leurs mains. Ayant construit quelques postes sur la côte d’Afrique orientale, ils disposaient d’un système de relais qui leur permettait de détourner vers Lisbonne l’essentiel du commerce européen du poivre, de la cannelle, de la girofle, du gingembre. En 1512 ils étaient maîtres d’Amboine, dans les Moluques, où se trouvait, depuis longtemps, le principal marché d’épices du monde oriental, placé au centre d’une importante région productrice de girofle. Il semble qu’au temps d’Albuquerque la production moyenne de poivre commercialisée se soit montée au total à six mille tonnes et l’on déchargera jusqu’à vingt-cinq et même quarante tonnes de cannelle à Lisbonne au début du XVIe siècle. Le clou de girofle représentait quelque cent vingt tonnes par an, mais cent ans plus tard à peine quarante-cinq tonnes.Jusqu’au début du XVIIe siècle les Portugais contrôlèrent les sources de production des épices. Entre 1500 et 1520, leur trafic atteignit en tout dix mille tonnes environ, et de 1600 à 1620 il est estimé à dix-neuf mille car la production et la consommation du poivre avaient doublé.Mais, au cours du XVIIe siècle, Lisbonne fut progressivement remplacée par Amsterdam: le Portugal, devenu, en 1580, possession de Philippe II, ne sut pas défendre ses possessions lointaines contre les Hollandais, en guerre contre leur ancien suzerain espagnol.Les Portugais perdirent Amboine en 1605, et Ormuz tomba en 1622 aux mains des Anglais. En 1638, ils étaient chassés de leurs comptoirs du Japon au profit des Hollandais. Dès la chute de Malacca en 1641, il ne restait de l’empire portugais d’Orient que quelques établissements, comme l’île de Diu en face du Gujerat, Goa, Macao en Chine, et une partie de l’île de Timor dans l’archipel de la Sonde.Le temps du sucre et des esclaves (XVIIe-XVIIIe s.)Les possessions africaines et américaines du Portugal s’organisaient: comme on n’y avait pas trouvé de très grandes ressources en métal, on exploita la terre. En Angola quelques colons s’implantèrent, mais c’est le Brésil qui suscita le plus d’intérêt. Bon an mal an, il rapportait vingt mille quintaux de bois brésil, et le pays fut découpé par le roi Jean III en quinze capitaineries; les capitaines représentaient le pouvoir central et étaient chargés de faire mettre en culture le sol qu’on leur avait attribué. Comme les Indiens se révélaient peu utiles et que les Jésuites les défendaient contre la traite, les nouveaux colons firent venir des Noirs fournis par les comptoirs portugais d’Afrique. Les plantations de sucre apparaissent, dès 1530, au Brésil. En 1560, soixante moulins à sucre fonctionnaient entre Porto Seguro au sud et Pernambouc au nord. Le travail dans les plantations étant saisonnier, les esclaves servaient aussi en morte-saison pour le transport des billes de bois, abattues par les Indiens. Entre 1570 et 1670 il entra environ quatre cent mille Noirs au Brésil. Entre 1625 et 1650, les Hollandais s’emparèrent des territoires portugais d’Afrique et d’Amérique, les exploitèrent et dominèrent la traite entre l’Angola et le Brésil, mais ils perdirent Pernambouc en 1654. Le Portugal reconstitua alors son empire sur les deux rives de l’Atlantique Sud. Entre 1750 et 1850, il entrera encore trois millions d’Africains au Brésil (quoique la traite ait été interdite en 1831 en Angola); mais, depuis la découverte de l’or dans le Minas vers 1700, le sucre, le tabac et le bois ne sont plus la seule activité des colons. Les prix élevés que les chercheurs d’or payaient pour les esclaves entraînèrent une pénurie de main-d’œuvre, souvent grave pour les plantations de la côte. Après un apogée entre 1740 et 1780, l’orpaillage perdit de son intérêt. Cependant, en 1729, des gisements de diamants furent mis au jour près de Vila Rica, et une ville neuve, Diamantina, sortit de terre.Quand la France envahit la péninsule Ibérique au temps de Napoléon, le roi du Portugal s’installa avec sa famille à Rio de Janeiro. Le Brésil, qui restait sous le contrôle économique des Britanniques, fut rendu de facto indépendant du Portugal et le resta, même après le retour de la famille royale à Lisbonne.L’administration des coloniesL’administration de l’empire était confiée, du moins à son apogée, à des vice-rois, gouverneurs généraux et gouverneurs. Après 1643, ceux-ci dépendent du Conseil d’outre-mer qui siège auprès du roi. Le plus ancien organisme, la Casa da Guiné, est dû à l’initiative d’Henri le Navigateur; ce petit groupe d’officiers seigneuriaux administrant l’apanage africain du prince siégea d’abord à Lagos. Au commencement du règne de Jean II, après la construction de la forteresse de São Jorge de Mina, la Casa, déplacée à Lisbonne, changea de nom. Elle devint Casa da Guiné e Mina. Au retour des Indes de Vasco da Gama apparut la Casa da India. Ces deux organes, bien que distincts, étaient placés sous la direction du même fonctionnaire chargé de la coordination des deux administrations. Auprès du roi, dès 1591, le Conselho da fazenda (Conseil des finances) donne son avis sur les questions coloniales, jusqu’à la création du Conseil d’outre-mer après 1640.Sur place, les gouverneurs sont assistés d’ouvidores («auditeurs», c’est-à-dire juges), de provedores (intendants des finances) et d’autres fonctionnaires moins importants. Les affaires ecclésiastiques relèvent de la Mesa da consciencia. Les territoires d’outre-mer connaissent le régime du padroado (l’équivalent du patronato espagnol): le roi se substitue au pape pour l’administration religieuse de ces territoires et perçoit les impôts correspondants.2. L’empire depuis le XIXe siècle jusqu’aux années soixante-dixOn doit laisser de côté les îles adjacentes – Madère et Açores – considérées comme partie intégrante du territoire métropolitain, les places du Maroc, qui ne lui appartiennent plus au XIXe siècle, et les îles du Cap-Vert qui ne servaient que de relais pour la traite des Noirs, qui fut définitivement abolie en 1850.La GuinéeLa frontière de la Guinée portugaise avec les territoires français ne fut fixée qu’en 1886. Au milieu du XIXe siècle, elle a réussi à survivre en grande partie grâce aux efforts du Guinéen Honorio Pereira Barreto, qui gouverna la «province» à diverses reprises entre 1837 et 1859 avec intelligence et dynamisme. La crise économique résultant de l’arrêt de la traite fut surmontée par la commercialisation de nouveaux produits, spécialement du caoutchouc. En 1879, la Guinée fut séparée administrativement de l’archipel du Cap-Vert et la capitale en fut Bolama jusqu’en 1943, puis Bissau. La fin du XIXe siècle et le début du XXe furent marqués par des opérations militaires de pacification dans l’intérieur.L’AngolaDécouvert à la fin du XVe siècle, l’Angola n’a été vraiment colonisé qu’à la fin du siècle suivant. Avec Paulo Dias de Novais, premier gouverneur, mort en 1589, fut créé le système de la capitainerie, sur le modèle brésilien. Il s’agissait pour Novais de délimiter le territoire, de l’explorer méthodiquement, d’exploiter les esclaves, ainsi que les mines d’argent de Cambambe qu’il était censé contenir. Les mines d’argent se révélèrent un mirage, mais le trafic des esclaves fit la richesse du pays jusqu’à la fin de la traite, en 1850. Cette prospérité avait éveillé les convoitises des ennemis du Portugal, et, en 1640, l’Angola fut occupé par les Hollandais qui y voyaient la source principale de main-d’œuvre pour Pernambouc au Brésil, devenue elle aussi hollandaise. Mais les Hollandais n’occupèrent que le littoral et les Portugais résistèrent assez bien dans l’intérieur. C’est Salvador Correia de Sá, grand militaire et politique portugais, qui reprit l’Angola aux Néerlandais. Au XVIIIe siècle, le gouverneur Francisco de Sousa Coutinho essaya d’appliquer à l’Angola les principes du despotisme éclairé. Avec le triomphe du libéralisme au Portugal, la diffusion des sentiments anti-esclavagistes et l’abolition de la traite, le XIXe siècle représente pour l’Angola une époque de profonde transformation. La sagesse de ministres comme Sá da Bandeira ou de gouverneurs généraux comme Pedro Alexandrino da Cunha finit par venir à bout de l’entêtement de gros négociants qui continuaient à poursuivre la traite interdite. Cela n’empêche pas l’esclavage local de subsister jusqu’en 1869. Pour remplacer la traite, il fallut créer une nouvelle économie fondée sur la production agricole et la mise en valeur de l’intérieur. Le régime du travail obligatoire (1875), qui se substitua à l’esclavage, disparut peu à peu à son tour. Quelques gouverneurs se distinguèrent par leur administration et la façon dont ils défendirent l’Angola contre les puissances européennes rivales, par exemple Paiva Conceiro (1861-1944) et, dans la période des hauts-commissaires (1920), Norton de Matos (1867-1955). Ce dernier notamment s’employa à la transformation de la situation des indigènes, à l’amélioration des moyens de communication; il fit progresser la colonisation blanche et l’administration civile du territoire.Pendant la Première Guerre mondiale, l’Angola fut attaqué par les forces allemandes de l’Afrique du Sud-Ouest, mais les troupes portugaises réussirent à défendre le pays. La guerre retarda l’émancipation des indigènes. Un décret de 1914 maintint le principe du travail obligatoire. Les autochtones qui n’étaient pas employés habituellement furent placés par le gouvernement à la disposition des colons et des marchands. Même si diverses lois adoucirent le système, celui-ci subsista cependant jusqu’à la loi de 1953, qui réservait la corvée aux travaux publics et introduisait le principe de sa rémunération. À ce moment-là, l’ensemble de la population angolaise ne dépassait pas quatre millions d’habitants, et le café restait le plus gros produit d’exportation.Le MozambiqueLe Mozambique fut touché pour la première fois par les Européens lorsque Vasco da Gama doubla le cap de Bonne-Espérance en 1497; en 1505, les Portugais s’installèrent à Sofala. Mais comme cet établissement était difficile à défendre et se trouvait loin de la route de l’Inde, les Portugais décidèrent d’annexer et de fortifier le port de Mozambique. Ils mirent ainsi fin à la domination du commerce arabe dans la région. Les essais tentés pendant tout le XVIe siècle pour atteindre Monomotapa (du nom des rois noirs qui étaient censés posséder de riches mines d’or et d’argent dans l’intérieur du pays) échouèrent les uns après les autres. Au XVIIe siècle, les Hollandais ne purent s’emparer du port de Mozambique et, pendant la période où ils occupèrent l’Angola, le Mozambique devint la source principale d’approvisionnement en esclaves pour le Brésil portugais (1640-1654). La traite continua après la libération de l’Angola jusqu’au milieu du XIXe siècle. L’esclavage local fut aboli en 1878.Au début du XVIIIe siècle, les Arabes accrurent leur influence en Afrique orientale jusqu’à la frontière septentrionale de l’actuel Mozambique. En 1752, l’Afrique orientale portugaise, qui dépendait jusque-là du vice-roi de Goa, en fut séparée et reçut un gouverneur rattaché directement à Lisbonne. Le plus remarquable des colonisateurs du Mozambique fut Francisco José Maria de Lacerda e Almeida, un Brésilien qui avait exploré l’Angola et l’intérieur de son propre pays. Après sa mort, en 1798, les colons entrèrent dans une ère difficile, marquée par les attaques des Zoulous, le déclin, puis la suppression de la traite, dont ils tiraient de gros bénéfices. De plus, le Portugal espérait occuper tous les territoires séparant l’Angola du Mozambique. Tel fut le sens de l’expédition de Serpa Pinto, qu’un ultimatum de Londres au gouvernement de Lisbonne arrêta net en 1890.La république, instaurée à Lisbonne en 1911, accorda son autonomie à la colonie qui, après le coup d’État de 1926, dut accepter un régime plus centralisateur. Cependant la construction des chemins de fer, l’aménagement du port de Lourenço Marques, le rôle de transit pour l’Afrique du Sud, la fourniture de main-d’œuvre aux mines du Rand suscitèrent une certaine activité économique. Le commerce, longtemps confié à la Companhia de Moçambique, fut rendu libre en 1942 avec la disparition de cette compagnie. En 1950, la population atteignait près de six millions d’habitants. Le seul produit de grande exportation du pays était le coton.Les territoires asiatiquesGoa fut, avec Diu, jusqu’au milieu du XXe siècle, le seul reste de l’empire portugais en Inde. À la différence d’autres villes portugaises, elle avait bien résisté à la flotte hollandaise (notamment en 1603 et 1639). Elle fut ravagée par une épidémie en 1635 et, en 1683, sauvée par l’armée mogole d’une invasion marathe. En 1739, une nouvelle invasion marathe fut arrêtée net par l’arrivée inespérée d’une flotte portugaise amenant le vice-roi. Le siège du gouvernement fut transféré en 1759 à la Nova Goa (Panjim). Entre 1695 et 1715, la population de la vieille Goa passa de vingt mille à mille six cents habitants, et en 1835 elle n’était plus habitée que par quelques religieux. En 1809, lorsque Napoléon envahit le Portugal, les Anglais, pour un temps, occupèrent le territoire. La ville connut un certain redressement entre 1855 et 1864 sous le gouvernement du comte de Torres Novas, mais la seconde moitié du siècle fut marquée par de nombreuses révoltes militaires. En 1895, il fallut même envoyer de la métropole un corps expéditionnaire. En 1948 et 1949, le gouvernement indien réclama le rattachement de Goa. Pour finir, il rompit les relations diplomatiques avec Lisbonne et annexa Goa en 1955. Ce territoire comptait alors cinq cent cinquante mille habitants.Le poste portugais de Macao, créé en 1557, a été le premier établissement européen en Chine. Ce fut, comme Goa, un grand centre d’activité pour les Jésuites. En 1580 y fut installé un évêché dont dépendaient Timor, Malacca et Singapour. Le premier gouverneur fut nommé en 1680, mais les Portugais demeurèrent en partie sous le contrôle des Chinois, à qui ils payèrent jusqu’en 1849 un droit de location. Les droits souverains du Portugal ne furent reconnus par les Chinois qu’en 1887. Au XVIIIe siècle, Macao avait encore été le centre du commerce sino-européen mais au XIXe siècle elle déclina, par suite de la concurrence de Hong Kong et de l’ensablement de son port. Comme port franc, elle devint un centre important pour le commerce du riz et d’autres marchandises, mais aussi pour le jeu et la contrebande de l’opium. En 1839, la prise de Canton et le blocus de Hong Kong lui rendirent une prospérité éphémère. En 1950, la population était de 188 000 habitants dont 3 000 Portugais. La survie au voisinage d’une Chine communiste n’a été possible qu’au prix de compromis souvent pénibles.Appartenant dès la fin du XVIe siècle aux Portugais, l’île de Timor a été, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le théâtre de luttes entre ses propriétaires et les nouveaux arrivants hollandais, puis anglais. Le XIXe siècle fut rempli de disputes de frontières avec les Hollandais qui avaient conservé la partie sud-ouest de l’île. Elles ne furent réglées qu’en 1904, par l’arbitrage d’un plénipotentiaire suisse, membre de la cour de La Haye. Quand les Japonais entrèrent en guerre (1941), Salazar refusa aux Britanniques la permission de s’installer à Timor. Celle-ci fut occupée par les Japonais en 1942. Après la reddition du Japon, les Portugais retrouvèrent leur possession. En 1950, sa population atteignait quatre cent quarante mille habitants.
Encyclopédie Universelle. 2012.